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L'enseigne 100 ans d'injustice
Par Louis-Philippe Lamy et Richard Blais
Une petite enseigne qui a bien fait jaser. Cette enseigne, offerte par le parti politique RIN (Rassemblement pour l'indépendance nationale), était une contre-offensive à la plaque d’immatriculation de 1967 soulignant le Centenaire de la Confédération canadienne.
En 1966, le Parti libéral du Québec de Jean Lesage entend souligner l’expo 67 et le Centenaire de la Confédération canadienne avec l’émission d’une paire de plaques d’immatriculation spéciale pour 1967. Le 4 avril 1966, la ministre des Transports de l’époque, Marie-Claire Kirkland-Casgrain, annonçait fièrement la production de ces plaques quelques mois avant la défaite de son parti au profit de l’Union nationale.
Photo: Louis-Philippe Lamy
Dès lors, le dévoilement de ces nouvelles plaques a soulevé un mouvement de protestation au sein de différents organismes tel que la Société Saint-Jean-Baptiste, le Comité de vigilance nationale, la Société nationale populaire et le RIN. Plus tard, nouvellement élu, le ministre des Transports de l’Union nationale, Fernand Lizotte, déclara qu’il en coûterait trop cher pour en faire fabriquer des nouvelles. C’est alors que le RIN décida de faire fabriquer les enseignes « 100 ans d’injustice » et de les distribuer à ses membres pour 50 cents afin qu’ils les ajoutent au bas de la plaque d’immatriculation sous l’inscription « Confédération ».
Bon de commande du RIN
Source: BAnQ, L'indépendance, novembre 1966, Vol. 5, no 2 (page 5)
Photo: Louis-Philippe Lamy
En janvier 1967, le ministre de la Justice Jean-Jacques Bertrand déclara illégal l’ajout de cette enseigne sous la plaque d’immatriculation et ordonna aux policiers d’émettre des contraventions aux contrevenants. Le RIN s’opposa vivement à ceci et demanda un procès pour contester la validité de cette interdiction. C’est finalement au mois d’août de la même année que le RIN gagna sa cause. Près de 8 000 enseignes auraient été produites.
Source: BAnQ, L'indépendance, avril 1966, Vol. 4, no 12 (page 2)
